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Bonne exploration/visite !
Absolument rien, aucun objet n’a bougé depuis ma dernière visite. Seule la poussière s’est davantage installée, en plus des toiles d’araignées et de la végétation qui recouvre le toit. C’était en janvier 2021, et la fenêtre cassée n’a toujours pas été remplacée, ce qui permet de nous aventurer prudemment à l’intérieur en prenant grand soin d’esquiver les rebords tranchants de la vitre en morceaux.
Toutes les voitures sont encore évidemment là, de l’imposant camion Saviem qui cache légèrement la jolie brochette Panhard Dyna X85/Mercedes 250 SE/Panhard Dyna X86/Renault 4L/Renault 4L GTL jusqu’à la Peugeot 205 D Turbo, les deux Renault 20 TS et 21 TL à ses côtés ainsi que la Peugeot 405 SRD Turbo garée en dernière, dans le coin au plus proche de la grande porte condamnée par la végétation extérieure. L’ancienne Renault Estafette est aussi de la partie, et depuis sa droite je remarque un petit passage improvisé.
Après quelques enjambées au dessus les pneus et en utilisant les solides moteurs comme appui, je me retrouve devant la discrète entrée d’un sas auquel je n’avais pas fais attention la première fois. Je crois deviner qu’il s’agit d’une cabine de carrosserie, mais je ne suis sûr de rien. La porte en métal s’ouvre assez facilement malgré le poids des années, et je tombe sur la modeste trouvaille d’une Renault 21 peut-être restaurée, avec ses clés restées sur le Neiman et le compteur qui affiche seulement 30 935 km. Un véhicule qui n’a rien d’exceptionnel mais l’habitacle, les sièges, le moteur et l’extérieur qui sont vraiment propres rendent la voiture intéressante.
On aurait aimé que la plupart des automobiles présentes soit aussi bien conservées, mais hormis une Panhard dont l’intérieur est vraiment pourri et rempli d’humidité, l’ensemble est vraiment plus que correct, et réellement sauvable. Dommage aussi de n’avoir pas trouvé les clés de certaines voitures mais l’intérieur à l’air encore sain, et en cherchant bien les clés ne devraient pas être si loin…
A moins qu’elles ne soient dans la maison située à côté, abandonnée depuis le départ de celui que l’on nommait autrefois le vieux boiteux. Dans ce petit quartier aux allures fantômes, il ne s’agit que d’une question de temps avant de connaitre toute son histoire…
L’incontournable fourgon bleu TP3 de marque Saviem (1973), aux multiples utilités. C’est durant cette époque que furent homologués les premiers véritables camions, dont le “châssis cabine” donnera par la suite le terme “poids lourd”.
La discrète Renault Estafette (celle-ci de 1975), grande concurrente il y a 50 ans avec le Citroen Type H et le VW Combi. Nous en avions trouvé une autre de 1970 appartenant à la gendarmerie dans le Garage du Collectionneur.
En longeant quelques moteurs poussiéreux, une cabine métallisée protège cette Renault 21 restée tellement d’années dans l’obscurité. Elle apparaît ainsi, en un parfait état et presque prête à reprendre la route.
La carrosserie est comme neuve, aucune restauration à prévoir sur ce point, il suffira simplement d’enlever la poussière.
Même les stickers sont en place, et confirment le caractère des années 90.
Il suffira de nettoyer et régler correctement le moteur, vérifier les différentes pièces, les liquides puis de regonfler les pneus avant de partir donner un second souffle à cette sympathique youngtimer endormie…
Regardons à l’intérieur puisque les portières sont ouvertes, tout semble resté dans son jus. Il ne manque qu’un auto-radio à cassettes (et peut-être des enceintes) pour se permettre un véritable voyage dans le temps.
Même les sièges à l’arrière ont à peine besoin d’un coup d’aspirateur, et les joints sont impeccables. Une vieille voiture dans un si bon état mérite d’être sauvée, et ne peut que prendre de la valeur lorsqu’elle reverra la lumière du jour.
Si la première Panhard Dyna X est foutue à cause de la rouille et de l’humidité des sièges, pour la seconde par contre et pour tous les autres véhicules restants, leurs intérieurs sont vraiment en bon état, il serait intéressant de les restaurer.
Malgré un aspect de décomposition, cette Mercedes 250 SE a autant gardé son authenticité à l’intérieur que sa carrosserie bien conservée sous une épaisse couche de poussière. Aucun souci pour faire briller à nouveau son charme des années 60.
Tous ces bolides ne demandent qu’à repartir, la plupart ne possédant tout au plus qu’une petite centaine de kilomètres au compteur, comme cette 205 D-Turbo. J’ai vraiment un coup de coeur pour ce garage qui subit les dommages du temps.
Nous sommes au plus tard au début des années 90, une époque pourtant pas si lointaine et qui ne connaissait pas toutes les restrictions routières d’aujourd’hui. C’est assez bizarre de se dire qu’elles sont toutes en état de collection.
Grace à leur existence que le boiteux à sû préserver, son héritage n’est pas vain. Elles racontent chacune leur propre histoire, avec de nombreuses anecdotes de kilomètres parcourus, allant de leur sortie d’usine et leurs propriétaires, jusqu’à leur destination ici.
Et encore bien des décennies de durabilité les attendent certainement, car si ce patrimoine évoque souvent la nostalgie des belles années automobiles, leur avenir est finalement peut-être encore devant elle, bien plus vivantes que jamais…
One thought on “Garage du Boiteux (2ème partie)”