Il n’y a plus grand monde dans le hameau. Et les plus anciens habitants, les vieux de la vieille comme on les appelait, sont partis depuis pas mal d’années maintenant. Ce ne sera donc pas très difficile d’accéder à cette charmante maison dont le toit est a peine visible tant elle est devenue bien dissimulée dans les très hautes herbes. Derrière l’entrée, seule une timide guêpe protège les lieux…
Le salon montre une grande armoire avec de la vaisselle encore intacte à l’intérieur, et sur la table des tas de photos en noir et blanc qui datent du siècle dernier sont entassées, seuls les objets de valeur ont disparu, comme bien souvent. Aux dates présentes sur les nombreuses lettres manuscrites, la vie s’est arrêtée peu avant l’an 2000. Des souvenirs recensés sur lesquels une nouvelle fois, personne ne s’est préoccupé depuis presque 30 années. Un poste radio cassette et des disques vinyls sont eparpillés un peu partout…
La musique occupait une place très importante dans cette maison, puisque je retrouverai les restes d’un vieil accordéon en bien mauvais état et des brochures de guinguettes d’antan jonchent dans chacune des pièces. Beaucoup de personnes se réunissaient dans le bourg dans une ambiance conviviale et festive le temps de soirées estivales, de foires et de nombreux moments de simplicité.
Peut-être que celles qui vivaient ici organisaient elles-mêmes ces animations ? En tout cas tout porte à croire qu’elles y ont longtemps contribué avec entrain. Je ressors, et en regardant la place déserte du vieux calvaire, je réalise à quel point le contraste est saisissant…
Dans le salon, cet ornement d’oiseaux posé sur une armoire préservée de l’humidité.
Et juste à côté, une pile de photos souvenirs datant d’une autre époque…
« Ploum Ploum Tralala » 😁 et d’autres titres de chansons dont certaines ne pourraient plus sortir aujourd’hui…
Mais ces gens prenaient le temps de vivre, sans se soucier du lendemain. Un parfum de douce France.

Avec ses symboles, posés sur un meuble de la chambre comme un autel.
Un défilé du 14 juillet dans les années 90. Bien qu’il ne reste que peu de choses encore intactes dans cette maison, elle m’aura laissé un léger sentiment d’amertume, un décalage assez important entre cette époque et la notre. En seulement plus d’une vingtaine d’années, tellement de choses ont changé, si vite, qu’il parait bien impossible de toutes les énumérer…



