Petite histoire de paradoxe temporel

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Bonne exploration/visite !

Une expérience immersive troublante. Voici les mots qui décrivent le mieux ce que j’ai vécu au coeur de cette maison abandonnée.

Lorsque je suis passé devant cette maison il y a environ 4 ans, son état d’abandon me semblait déjà assez avancé. De retour à nouveau dans le coin, je profite de l’occasion pour repasser devant et tenter ma chance. Ma première impression s’est avérée exacte.

Depuis l’extérieur, son contraste avec les lotissements construits a proximité est saisissant. En retrait au bout du village, elle ressemble à l’une de ces vieilles maisons discrètes auxquelles on accorde peu d’importance, comme si elle était exclue d’une époque et d’un mode de vie qu’elle-même ne reconnaissait pas… Ce jour férié, des gamins à vélo profitent d’un 8 mai ensoleillé pour s’amuser.

Je profite de les voir partir au loin pour m’approcher de la modeste cour désormais en friche et jeter un oeil par dessus la basse fenêtre facilement accessible. Le volet tient à peine debout, et j’observe un lit dans une pièce en désordre. Il n’y a personne aux alentours à part un chat qui me regarde, et je rentre directement à l’intérieur avant de refermer le volet. La lumière du jour n’éclaire qu’une partie de la maison, et en saisissant ma torche je remarque une impressionnante quantité de poussière traverser le faisceau…

La deuxième pièce est elle aussi retournée à son tour, tandis que la troisième, vraisemblablement la salle principale autrefois pleine de vie, se montre assez perturbante avec l’ancienne chaise de bébé située vers le fond. Le décor est planté : une tapisserie décrépie, divers vieux objets posés ici et là sur la table, et un ensemble de cheminée/électro-ménager qui n’est plus aux normes depuis des lustres. Il faut traverser la pièce sous l’oeil d’un monsieur en uniforme qui pose fièrement sur un cadre poussiéreux accroché au mur.

Malheureusement, à part des bouteilles dans la cave, le toit de la grange s’est s’effondré, et il serait trop dangereux de s’aventurer à marcher sur le plancher à l’étage. Je retourne donc dans les pièces précédentes à la recherche d’éléments pour connaitre le passé des personnes qui ont vécu entre ces murs, et quelques cartes postales, factures, lettres, photos, me font voyager dans le temps, entouré un calme impressionnant. Rien n’indique qu’un drame s’est passé ici, et l’ambiance n’est ni bonne ni mauvaise, ni oppressante, ni rassurante. Tout est tellement calme et neutre au point de me sentir comme figé dans une véritable capsule bloquée dans le temps…

Je n’apprendrais rien de plus, la maison garde précieusement ses secrets. Les photographies posées sur la table, les quelques verres d’alcool et les petites guirlandes me font deviner que cette famille ressassait des souvenirs dans l’ambiance conviviale de noel. Il est temps de prendre des clichés de cette pièce mystérieuse avant de reprendre ma route. Soudain, alors que la dernière image est dans la boite, le silence est interrompu. J’entend des voix en provenance de la fenêtre d’où je suis entré, sans doute les enfants qui passent près de la maison. Un bruit sourd vient non loin de la pièce d’à côté, je pense au volet et je me dis qu’ils viennent forcément par ici.

Quelques craquements, comme si l’on marchait sur des morceaux de verre me confirment que quelqu’un est entré dans la maison. Ce mouvement se rapproche, et je m’interroge : est-ce les enfants vus tout à l’heure ? Un voisin, un squatteur ? Ou peut-être un curieux attiré par la même chose que moi ? Alors que je me situe au bout de la pièce, j’entend la clanche tourner et la porte s’ouvre. Je demande immédiatement à voix haute qui est présent, avec les pleins feux de ma lampe torche (coucou Chris 😉 ) dans sa direction.

Puis rien. Personne. La porte n’est pas bien lourde, mais il faut tout de même la tirer vers soi pour l’ouvrir, un poids qui se traîne ainsi au sol trahit forcément son mouvement. Je vérifie prudemment mais personne dans les autres pièces non plus. et je m’exécute à répéter le bruit, aucun doute il s’agit bien de la porte. Et le vent, si tant est qu’il y avait eu un courant d’air, ne serait pas assez puissant pour la pousser. Le calme est revenu. Qui était-ce ? qu’importe, mes photos sont validées et j’en ai terminé avec cet endroit.

Je crois bien que c’est également ce que la maison, ou sa mémoire, a essayé de me dire. A force d’être immergé dans cette zone où le silence règne, où le temps s’est arrêté, on a envie d’en savoir toujours plus et d’en profiter plus longtemps. Mais la curiosité peut être parfois un vilain défaut, et j’interpréterai ce phénomène par une façon dont il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Était-ce une sorte de respect mutuel, un genre de remerciement réciproque pour témoigner de la vie “d’avant” ? Je ne le saurais jamais, et il ne s’agit que de mon humble interprétation personnelle. En repartant, je remarque un avis de démolition programmée…

La première pièce grande ouverte, une ancienne chambre sans dessus-dessous.


De nombreuses lettres sont présentes, de plusieurs décennies différentes jusqu’aux années 30.

On y trouve les déboires d’un certain monsieur, dont l’armée avait apparemment une place importante dans sa vie.


A partir d’ici, la lumière se raréfie et la poussière se soulève à chacun de mes pas.

Je découvre ensuite l’ancienne pièce de vie, et j’aurai presque l’impression de tomber sur quelqu’un tant l’atmosphère est particulière.

Avançons prudemment dans ce décor étrange, sous l’oeil observateur de ce soldat qui semble me suivre du regard.


Un porte-clé classique, rongé par le temps mais les clés sont devenues anecdotiques.


Heureusement, le soleil radieux à l’extérieur offre une luminosité forte agréable.


Memento Mori.

Des carnets d’école au mariage, d’importants moments de vie sont étalés sur la table de noel.


Le temps a passé, beaucoup de temps. L’étage menace de s’effondrer et garde ses mystères.

“Tu es né poussière, et tu retourneras poussière”…

Malgré son aspect inquiétant dû au décalage d’époques, une certaine nostalgie vibre ici et se veut rassurante.

La vie est dure et les salaires ne sont pas élevés, mais profitons des bonnes choses.


Cet endroit est vraiment étrange. Comment ses habitants ont-ils pu quitté leur maison et leurs souvenirs sans ne jamais revenir ?

A ce moment, j’entend du bruit se rapprocher dans la pièce précédente, puis la clanche se tourne avant de voir la porte s’ouvrir à mon grand étonnement. Que sait-il passé je l’ignore, mais dans le silence devenant pesant il faudra pourtant bien repasser par où je suis venu, et repartir en direction de mon époque…

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