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Bonne exploration/visite !
Nous sommes en fin de journée sur le bord d’une route départementale. Il n’y a rien d’intéressant autour de cette vieille maison aux volets étranges dont la couleur d’un marron fortement prononcé par la rouille lui donne une allure insalubre. L’entrée principale est barricadée par une planche cloutée et un tas de ronces protège le vieux garage en tôle, a priori fermé lui aussi.
Depuis mon volant, j’observe la lucarne du grenier qui dévoile une toile d’araignée parmi de poussiéreux rideaux gris, mais l’intérieur semble trop sombre pour percevoir quoique ce soit. La chambre du haut gardera aussi sa part de mystère tandis qu’une tuile décide subitement de tomber du toit près de mon ami qui revient vers la voiture. Nous décidons alors de continuer notre route quand il aperçoit d’un petit passage situé sur le bas côté, et je me gare finalement un peu plus loin pour retenter notre chance, à pied cette fois.
Le long de la route, personne. Pas la moindre voiture en vue, et de mémoire aucun oiseau non plus aux alentours. C’est ce silence qui m’a marqué, comme si la vie s’était arrêtée, me rappelant la période déserte des confinements covid où la majorité de la population ne circule plus. Étonnant pour une longue ligne droite utilisée pourtant quotidiennement par d’autres conducteurs. C’en est presque même trop facile, enfin jusqu’à ce que nous arrivions jusqu’au petit chemin improvisé qui mène vers l’arrière de la maison : nous remarquons vite que personne n’est venu depuis un bon moment, vu les épais tas de ronces qui nous bloquent le passage…
Selon moi, ce détail a son importance mais je le réaliserais plus tard. Constater autant de ronces et de mauvaises herbes si agressives sur le même terrain n’est jamais un bon présage.Je passerais même à ras d’une carcasse de vieille voiture enfouie dans la végétation sans m’en apercevoir ! Mais il faut aller au bout des choses, et au bout de 15 ou 20 longues minutes de lutte et de nombreuses éraflures sur les bras et les mains, nous arrivons enfin à notre objectif. Une partie du mur en pierres s’est effondré, et la porte est coupée en deux. Malgré une pesante obscurité, on peut y voir en partie un escalier vétuste ainsi que quelques meubles anciens…
L’autre partie des meubles est enfouie dans la pénombre. Il suffit d’allumer nos lampes et d’entrer mais le contraste de la lumière et de l’obscurité est réellement perturbant. Depuis l’extérieur, nous ressentons une atmosphère plutôt austère, comme un étrange mauvais pressentiment au point de nous faire hésiter à franchir le pas. Mais il est trop tard pour faire marche arrière, et je décide de m’approcher pour pencher la tête à l’intérieur pour diriger le faisceau de ma lampe vers le salon. Pas de doute, l’endroit possède une aura particulièrement lugubre, et le silence qui règne tout autour et dedans est anormalement inquiétant. La curiosité est un vilain défaut, car nous nous enfonçons dans la demeure peu rassurante, nos pas avançant prudemment dans l’indescriptible pénombre.
Nous essayons de trouver un chemin par dessus les innombrables objets qui jonchent au sol, recouvrant parfois des cadavres d’animaux qui ont voulu terminer leurs jours en trouvant refuge dans cette maison. Un petit lit d’enfant attire notre attention mais pas autant que les articles de presse accrochés à la tapisserie du salon, préalablement découpés et racontant des faits divers étranges, citant des accidents de la route, des décès ou des histoires sordides ayant eu lieues dans plusieurs régions. A côté du calendrier de 1983, nous trouverons aussi des affiches sur l’abandon des animaux, des cartes postales et des photos en noir et blanc.
Avant de braver les marches de l’escalier, nous jetterons un rapide coup d’oeil à une autre grande pièce, probablement la cuisine, méconnaissable à cause des divers tas d’objets sans grande importance, empilés en plus des gravats d’une partie de l’étage qui s’est effondré. Sur un espace de mur non meublé, une expression latine m’aura marqué. Je préfère ne pas m’attarder dessus pour certaines raisons mais elle semble soit écrite à la craie, soit gravée dans le mur… Bref, il est temps maintenant dé voir ce que nous réserve maintenant le mystérieux étage, toujours avec l’appréhension d’y trouver quelque chose de malsain qui justifierait cette oppression…
Une fois en haut des marches, deux chambres. L’une comme on s’en doutait est impraticable car tout s’est écroulé, tandis que l’autre offre la perspective glauque d’un lit ancien, décrépi par l’humidité et aux allures effrayantes. La chambre est plongée dans une noirceur tellement profonde, que l’on peine à l’éclairer dans son ensemble. C’est comme si l’ombre était de plus en plus présente, au point que la forte oppression que nous avons ressentie auparavant pouvait se transformer et devenir physiquement menaçante.
La chambre éclairée du mieux possible, seule photo disponible de la maison, que nous aurons prise brièvement.
Sur le chemin du retour, les ronces ne devraient plus être un problème. Ou presque, puisqu’avant de s’y re-aventurer, l’une d’elles parvient tout de même a s’enrouler autour de mon mollet. C’est un peu comme si elle s’y était accrochée pour nous empêcher de partir, et je parviens finalement à m’en dépêtrer. Nous retrouvons enfin la route et marchons tout du long pour débriefer la situation.
Tout cela n’a duré environ qu’à peine cinq minutes, et c’est bien la première fois que nous restons aussi peu de temps dans une maison. Une forte odeur macabre nous accompagne et disparait d’elle-même au bout de quelques mètres… Une voiture apparaît à son tour, signe évident d’un retour à la civilisation qui brise définitivement la capsule silencieuse entourant l’étrange demeure…