Le mystère d’Ansacq

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Bonne exploration/visite !

Un curieux phénomène sonore inexpliqué et hors du commun s’est déroulé au XVIIIè siècle. Que s’est-il passé dans ce petit village ?

Cette histoire étrange telle qu’elle est rapporté par de solides témoignages se passe en 1730 à Ansacq, un petit village de presque 300 habitants situé dans le département de l’Oise. A l’époque, il y avait beaucoup plus de pâturages et de plaines vallonnées à perte de vue, un paysage de nos jours remplacé par diverses constructions et routes, même si le nombre d’habitants n’a pas beaucoup évolué.

Un phénomène perturbant tombé dans l’oubli, mais qui a tout de même été publié en décembre 1730 par le magazine Mercure de France, revue littéraire fondée sur le sérieux de ses sources et qui recense de véritables histoires. On doit ce travail d’archive aux recherches de Treuillot de Ptoncourt, curé de Saint-Lucien d’Ansacq, ancien docteur en théologie, qui a mené sa propre enquête méticuleuse en réunissant les nombreuses observations de personnes dignes de foi, même si il restait très sceptique au tout début.

Mais devant l’étrangeté du fait, de la concordance des témoignages et de l’inquiétude des habitants, il est forcé d’admettre que le mystère d’Ansacq était et reste encore aujourd’hui inexpliqué, et mérite d’être mis en avant. Nous sommes à une époque sans électricité, bien avant les premières apparitions de l’ère industrielle, où la sorcellerie et les superstitions sont encore bien ancrées.

UN PREMIER TEMOIGNAGE

La nuit du 27 au 28 janvier, Charles Descoulleurs, laboureur, accompagné de son frère François, reviennent tardivement d’un entretien d’affaires qui a eu lieu à Senlis. Il est autour de 2h00 lorsqu’ils arrivent à hauteur d’Ansacq, lorsqu’ils sont soudainement interrompus par une forte voix incompréhensible sortie de nulle part, qui leur parut éloignée d’eux d’environ vingt pas. Puis ils entendent une deuxième voix qui semble lui répondre de manière semblable, en provenance du fond de l’autre extrémité du village.

A cet instant, les deux hommes n’ont même pas le temps de s’interroger que d’autres voix tout aussi incompréhensibles et du même volume viennent se rajouter, d’une distance qu’ils situent entre les deux premières. Ces voix articulaient un jargon inconnu, mais ils ont clairement distingué des voix de vieillards, de jeunes hommes, de femmes ou de filles et d’enfants, et parmi elles les sons de différents instruments de musique. Tous ces bruits sont tellement forts que les deux hommes peinent même à s’entendre entre eux. Certains sons venaient de très haut, d’autres étaient à hauteur d’homme, et quelques-uns semblaient même sortir de dessous la terre.

Ce tintamarre effrayant au milieu de la nuit a duré près de 30 minutes avant de se terminer par “des éclats de rire sensibles, comme s’il y eût eu trois ou quatre cents personnes réunies qui se missent à rire en même temps de toute leur force”. Puis plus rien, la nuit redevient calme, mais dans leur désarroi les deux frères rentrent finalement dans leur foyer sans parvenir à retrouver le sommeil…

LA TROUPE AÉRIENNE

Au cours de la même nuit, aux alentours de 2h00 également mais dans la côte opposée des frères Descoulleurs, se trouvent Louis Duchemin, marchand gantier, et Patrice Touilly, maître maçon, qui marchent en direction de Beauvais pour s’y rendre à la bonne heure au point du jour. Ces derniers entendent eux aussi le même vacarme, et, saisis de crainte, hésitèrent à retourner sur leurs pas.

Ils y songèrent, mais comme il aurait fallu passer dans l’endroit où ces voix se faisaient entendre, ils préfèrent finalement continuer leur voyage en s’en éloignant. Le même bruit se fit remarquer “pendant une demi-lieue de chemin, mais de plus en plus faiblement à mesure qu’ils s’éloignaient”. A son tour, le sieur Claude Descoulleurs, ancien garde de la porte et pensionnaire de feu le duc d’Orléans, a rapporté au curé qu’il a entendu cette nuit-là les mêmes bruits depuis sa maison, “mais comme il faisait froid, il ne s’était pas levé”.

“Le bruit était si grand et si extraordinaire que quoiqu’il fût bien enfermé, il n’avait pas laissé d’être effrayé et de ressentir dans toutes les parties de son corps un certain frémissement, en sorte que ses cheveux s’étaient hérissés”.

MEME PHÉNOMÈNE QUELQUES MOIS PLUS TARD

Si cette étrange anomalie sonore s’est passée lors de la nuit du 27 au 28 janvier 1730 et fut rapportée ainsi par les habitants au curé Treuillot de Ptoncourt, c’est au mois de mai suivant que le phénomène se reproduit. Le même sieur Descoulleurs réentend pour la deuxième fois une série de voix et d’instruments durant une nuit. “Il s’était levé sur-le-champ, mais, tandis qu’il s’habillait, la troupe aérienne avait eu le temps de s’éloigner, en sorte que quand il fut dans sa cour il ne l’avait plus entendue que de loin et faiblement”.

“Le vacarme ressemblait à celui produit par la foule dans une foire, dans les halles de Paris un jour de grand marché ou encore celui qu’on entend dans les salles du palais avant l’audience, avec, en plus, les sons des violons, des basses, des hautbois, trompettes, flûtes, tambours, etc”. Que penser d’un tel brouhaha, bien qu’aussi précis que possible avec ses voix incompréhensibles, qui surgit sans prévenir au milieu de la nuit ? Le curé, qui pensait au départ à une mauvaise plaisanterie et avait mis de côté le phénomène une première fois, va devoir redoubler de vigilance pour démystifier cette affaire en écoutant au cas par cas de nouveaux témoignages.

Alexis Allou, clerc de la paroisse d’Ansacq, témoigna à son tour dès le lendemain de cette même nuit de mai. Croyant à un incendie dans le village, il se réveilla et se leva précipitamment puis, prêt à sortir pour apporter son aide, il a alors non pas vu mais entendu “passer devant sa maison une multitude innombrable de personnes, les unes poussant des cris amers [ce sont ses termes], les autres des cris de joie, et parmi tout cela les sons de différents instruments”, il fut saisi d’un frisson et préféra retourner se recoucher.

Mêmes constats de Nicolas de La Place et de Nicolas Portier, laboureurs, puis d’Antoine Le Roi, garçon marchand gantier. Les deux derniers ajoutèrent : “Le bruit était si grand et si affreux que leurs chiens qui étaient couchés dans la cour pour la garde de la maison en avaient été tellement effrayés que, sans pousser un seul aboiement, ils s’étaient jetés à la porte de la chambre de ladite maison, la mordant et la rongeant comme pour la forcer, l’ouvrir et se mettre à couvert”. Ce sera la dernière manifestation du phénomène.

AUCUNE EXPLICATION JUSQU’A CE JOUR

Soucieux de l’inquiétude grandissante auprès des habitants, le curé Treuillot de Ptoncourt se doit de réagir. Il a conscience que la croyance en toutes sortes de folklore, de malédictions et de superstitions sont depuis longtemps fortement ancrées parmi la population de cette époque, et que la confusion commence sérieusement à prendre de plus en plus d’ampleur dans le village.

Une véritable enquête sera menée, avec toutes les possibilités connues allant de voix naturelles qui crient d’un bout à l’autre jusqu’à une reconstitution exacte des événements. Les groupes de témoins ne se connaissaient pas, et on peut également exclure une grande hallucination vu la variété des situations, de plus les détails diffèrent d’une personne à une autre mais avec la même concordance. Aucun grand rassemblement n’avait eu lieu non plus autour de ces périodes dont le vent aurait pu porter ou résonner dans la vallée.

Face à l’incompréhension, et ne pouvant donner d’explication rationnelle, le curé d’Ansacq décide d’abord d’envoyer un rapport précis à l’académie des sciences afin d’obtenir de l’aide auprès de personnes plus expérimentées. Puis à l’Eglise et enfin au Mercure de France. Il cite encore bien d’autres témoignages et avoue demeurer perplexe : “Serait-il possible que tant d’oreilles eussent été enchantées, pour ainsi dire, pour croire entendre ce qu’elles n’entendaient pas ? C’est ce que je ne saurais jamais m’imaginer…”

Source et extraits du “Guide de l’Ile de France Mystérieuse” de Patrice Boussel.

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