C’était autrefois un corps de ferme situé non loin du bourg, bien avant qu’une zone pavillonnaire ne se soit construite aux alentours. Le long d’un sentier de randonnée plutôt discret, une maison enfouie dans les hautes herbes et dont on perçoit à peine quelques carreaux cassés attire notre attention. Nous y entrons sans grande difficulté puisqu’une fenêtre décrépie est restée grande ouverte.

Le lierre s’est installé depuis un bon moment, et l’intérieur de la vieille demeure se dévoile avec un style ancien, d’un autre temps. La maison semble abandonnée depuis quelques décennies, du moins en apparence puisque la dernière page du calendrier indique une date relativement récente, celle du mois de février 2020. Probablement un autre problème d’héritage non résolu, et qui durera comme souvent encore de très nombreuses années… En attendant, elle reste hélas vulnérable aux promeneurs et squatteurs du coin.

Vu l’ancienneté du mobilier, on devine facilement qu’un couple de personnes âgées vivaient ici, ou bien s’agissait-il d’une maison de vacances secondaire dont l’importance n’était pas prioritaire. La peinture bleue sur les contours de cheminée et l’absence de tapisserie indiquent un mode de vie à l’ancienne, comme il était autrefois volontairement coutume pour les agriculteurs, afin de garder éloignés les insectes nuisibles vers l’extérieur. De plus, il était fréquent que les familles étaient traditionnellement catholiques.

Cette famille était visiblement très pieuse et fortement marquée par la protection et les apparitions à divers endroits de la très Sainte vierge Marie, au point d’être sur-représentée dans chaque pièce, et devait certainement partir en pèlerinage au moins une fois par an, puisqu’on y trouve des souvenirs de Lourdes, de Compostelle, du Mont Saint Michel et même de Fatima au Portugal.

Mais j’ai probablement supprimé par mégarde les photos de l’autre chambre, qui avait pourtant le même charme religieusement ancré. Une chose est sûre, ces personnes ont gardé la foi jusque dans leurs derniers vieux jours. Voici une trace de leur passage…

Des années 50 à nos jours, ces personnes ont été accompagnées tout au long de leur vie de la plus sainte tradition.
« Ainsi, durant leur repas, les moines avaient-ils sous les yeux, l’image de celui que partagea leur Seigneur pour la dernière fois »
A l’abri parmi les décombres, une Bible ouverte sur l’Évangile selon Saint Matthieu.

On ne dirait pas, mais l’espace restreint des pièces a rendu difficile cette photographie.
La très Sainte Marie, omniprésente dans chaque pièce de la maison.

Pénitence et rédemption.
Une autre perspective de la chambre, pour combler la disparition de la seconde partie…

La nature s’invite et recouvre presque entièrement la maison comme si elle l’avalait. D’un point de vue symbolique, le lierre symbolise la fidélité (il ne lâche pas facilement les objets sur lesquels il grimpe) et la vie éternelle (car la plante reste toujours verte)…